jeudi 17 mars 2016

Développez votre intuition pour prendre de meilleures décisions, un livre d'Isabelle Fontaine

Des livres pour intuiter


Voici la suite des ouvrages à lire pour enrichir et pratiquer votre intuition, chacun d'entre eux représentant un morceau de puzzle pour former l'image complète des capacités et de la vision de l'Intuition. Si chaque livre révèle l'essence même de l'Intuition, la connaissance complète réside dans l'ensemble de ces livres. L'ouvrage de Isabelle Fontaine : Développez votre intuition pour prendre de meilleures décisions vous est présenté sous forme d'un résumé avec une mise en avant des 19 interviews réalisées par l'auteur et qui sont d'autres morceaux du puzzle à multiples dimensions. 

Développez votre intuition pour prendre de meilleures décisions, un livre d'Isabelle Fontaine, aux éditions Quotidien malin, Paris, 2013



Isabelle Fontaine, interview sur l'intuition


Ce livre préfacé par Thierry Janssen est d'une grande richesse grâce aux entretiens réalisés par Isabelle Fontaine auprès d'entrepreneurs, créateurs ou autres personnalités reconnues dans leur domaine professionnel, pour leur manière d'utiliser leur intuition et leurs expériences à ce sujet, que je mets en avant dans le résumé de ce livre. Ils apportent chacun une différente facette et vision de l'Intuition.


Isabelle Fontaine, journaliste et blogueuse

Chaque chapitre est agrémenté de trois ou quatre interviews, avec 19 interviews au total. L'auteur qui est  journaliste vous entraîne dans cette enquête qu'elle a menée pendant deux années et dans son approche de l'Intuition, avec de nombreux exercices pratiques.

Sa réflexion commence par l'entretien avec Thierry Janssen, psychothérapeute spécialisé dans l'accompagnement de personnes atteintes de maladies physiques, et auteur de plusieurs livres dont : Le sens de la maladie, La solution intérieure, Vivre en paix, Trouver le sens de notre existence.

Première interview : Thierry Janssen


Thierry Janssen, psychothérapeute

Pour Thierry Janssen, l'intuition est un phénomène se manifestant par la sensation et l'émotion. Confort, inconfort, relâchement et tension nous informe de quelque chose à prendre en considération. Émotions comme la peur, l'anxiété, la joie, l'enthousiasme.
Et l'intuition se manifeste aussi par l'entendement, la voix intérieure. Thierry Janssen relate son expérience de 1998 où sa voix intérieure lui a littéralement signifié « Si tu restes ici, tu vas mourir. »
Pour lui les coïncidences heureuses se révèlent lorsque nous écoutons notre voix intérieure.
Dans sa pratique avec ses patients, il dit « Je laisse les images, les sensations, les idées, les perceptions physiques me traverser. J'agis dans le domaine du non-verbal, de l'énergétique. Il m'arrive de capter une information de manière presque viscérale. Je sais. »
Au niveau spirituel dans le sens de « Spiritus, le souffle qui relie tout ce qui participe du vivant », les personnes n'écoutent pas leurs corps et de ce fait se coupent des messages qu'elles reçoivent à travers les symptômes physiques. Thierry Janssen parle d'être en contact avec « les trois dimensions de son être, physique, émotionnel et intellectuel » pour parvenir à la dimension spirituelle, qui permet d'accéder à des informations venant des profondeurs de l'être.

Chapitre 1 - L'intuition, c'est quoi au juste ?


Le chapitre 1 est consacré à la documentation de ce qu'est l'intuition et comment elle est utilisée et étudiée en neuroscience, en philosophie, en psychologie, dans les entreprises et le « management intuitif », en découvertes scientifiques. Quatre interviews viennent enrichir ce chapitre, avec Charles Casanova - criminologue et psychologue clinicien, Laurent Faibis – Dirigeant d'un institut d'études économiques et musicien, Meryem le Saget – spécialiste en management intuitif et Jean Laroquette – vivant à Auroville et qui aborde l'intuition d'un point de vue philosophique.

Deuxième interview : Charles Casanova


Charles Cazanova, criminologue et psychologue clinicien
Charles Casanova se sert de son intuition pour faire des diagnostics, ce qu'il nomme « l'intuition clinique ». 

Selon lui, il est important de savoir différencier les désirs, les fantasmes, les projections inconscientes pour que notre intuition ne nous mène pas du côté obscur de la vie.


« Pour éviter cet écueil, il est important de rester dans une bonne distance par rapport à l'autre. Et aussi avec soi-même. Utiliser son intuition demande beaucoup d'estime de soi, pour se juger crédible. Si on arrive à ce stade d'autoestime, alors les potentialités de l'intuition sont sans limites. L'expérience de l'apprentissage se marie à la sensibilité pour produire de la créativité pure. A mon sens, on atteint là la vrai noblesse de l'intuition.»


Troisième interview : Laurent Faibis



Laurent Faibis, Dirigeant d'un institut économique et musicien

Pour Laurent Faibis, « la méthode intuitive marche mieux que la méthode rationnelle. »
Dans sa pratique de l'improvisation en jazz, il perçoit ce qu'est vraiment l'intuition « savoir sans réfléchir ». Il se sert de son intuition pour prendre des décisions car il n'a pas le temps de rassembler toutes les données et de les étudier de manière analytique. Il sent tout de suite ce qu'il faut faire et il y va. Il partage un Eurêka de la nuit qui lui a empêché des soucis par la suite.


Quatrième interview : Meryem Le Saget 



Meryem Le Saget, le manager intuitif

Le management intuitif repose sur l'intelligence émotionnelle.
Meryem Le Saget, lors de cet interview, remarque que le chemin parcouru est très important depuis les années 1990 en ce qui concerne l'Intuition dans les entreprises. « Des méthodes de perception intégrant le multisensible entrent dans les réflexions des entreprises. Il faut souligner qu'elles sont répandues aux États-Unis. La dichotomie voulant que le rationnel aille au travail et le sensible, l'émotionnel, l'intuitif, restent à la maison, soit obsolète. Les nouvelles générations ne veulent pas tout tronçonner comme ça. Elles veulent être elles-mêmes, partout. Le rationnel comme système de pensée unique a du plomb dans l'aile. »

Cinquième interview : Jean Laroquette


Jean Laroquette, comédien et metteur en scène parle de l'Intuition dans la philosophie, il vit à Auroville, la cité fondée par Sri Aurobindo, sous mandat de l'Unesco. 

comme l'artiste qui voit au-delà de la matière."
Jean Laroquette

Pour lui, l'intuition est "une vision spontanée, comme l'artiste qui voit au-delà de la matière." Chacun devrait chercher à développer ses compétences intuitives : l'intuition se travaille et "ouvre des possibilités de faire de nouvelles choses." 

Pour s'ouvrir à l'intuition, "le premier travail consiste à faire le vide. Faire rentrer du silence dans la tête. Le yoga et la méditation sont de bons moyens." Nous sommes encombrés d'habitudes, de formatages et de peurs. Nous sommes souvent dirigés par des préjugés. "Sortir de la paranoïa ambiante", de la tristesse, de dangers et des difficultés, et "avancer sans regarder par terre où on met les pieds, retrouver le sens de l'aventure."



Chapitre 2 - (Re)découvrez votre potentiel intuitif


Le chapitre 2, est consacré à la prise de contact et de rencontre avec votre potentiel intuitif.
Isabelle Fontaine propose un jeu d'auto-évaluation de son intuition. Quatre interviews, Franck Mourier - Pinhoocker, Mickaël Peyromaure - chirurgien spécialisé en urologie à l'hôpital Cochin, Dominique Voynet - femme politique, ancienne maire de Montreuil et ancien médecin réanimateur, et Jean-Michel Jamet, homme d'affaires et pianiste.

Isabelle Fontaine présente dans ce chapitre les 5 manifestations de l'intuition : les impressions, les impulsions, les informations, les insights et les transmissions de pensées. et les trois genres d'intuitifs : les intuitifs visuels, les intuitifs auditifs et les intuitifs kinesthésiques.


Sixième interview : Franck Mourier


Franck Mourier, Pinhooker

Franck Mourier laisse son intuition décider et il se met en pilote automatique. Il gagne en rapidité et en temps, car il n'a qu'une à deux minutes pour savoir si le cheval est un futur champion ou pas. « Je sais que c'est le bon, et je le sélectionne sans me poser plus de questions. »

Septième interview : Dominique Voynet



L'intuition, ce n'est pas se refermer su soi. Au contraire, c'est une ouverture, une disponibilité aux autres.
Dominique Voynet, Femme politique
et ancien médecin réanimateur

Pour Dominique Voynet, « L'intuition, ce n'est pas se refermer sur soi. Au contraire, c'est une ouverture, une disponibilité aux autres. » Pour elle l'utilisation est peu mobilisée par les personnes dans les situations car elle est souvent confondue avec les projections de leurs peurs, les angoisses et les préjugés. 

Les informations intuitives qu'elle reçoit sont dans l'ensemble plutôt des sensations physiques et la métaphore qu'elle fait de l'intuition utilise un arbre « avec des feuilles qui seraient comme des antennes pour capter certaines informations subtiles. »

Selon elle, les responsables politiques étouffent trop souvent leurs émotions et leurs ressentis, alors que « dans cette fonction, on doit dégager de la compréhension, être bien ancré dans la vie. »
La vie est trop normée, elle n'est pas dans la foi mais ressent l'intuition comme « un principe diffus qui est partout » comme la description de Dieu par les sages africains.

Huitième interview : Professeur Michael Peyromaure



Dr Michael Peyromaure,
chirurgien en urologie
Pour le professeur Michael Peyromaure, chirurgien, l'intuition « révèle du flair, du primitif. » Il la voit comme une forme d'intelligence instinctive, plus près de l'animal que de la réflexion. Une intelligence innée qui ne se travaille pas, comme la mémoire, le raisonnement et les facultés intellectuelles.

Dans sa pratique médicale, il a des intuitions en permanence, que ce soit sur des examens ou des traitements pour le patient, ou pendant ses opérations en chirurgie : « quand j'opère, j'ai fréquemment des intuitions sur les gestes à mener. Je prends en permanence des décisions non basées sur la logique pure. »



Grâce à l'intuition, nous savons si c'est la bonne personne ou pas pour fonder une famille. Elle prévient aussi des dangers, comme les accidents.
Quand l'intuition se met « au service d'une direction, d'un projet, d'une ambition, d'une vision », cela le passionne et pour lui ce sont dans ces situations qu'elle révèle sa plus grande force, alliée à la persévérance.

Neuvième interview : Jean-Michel Jamet



Jean-Michel Jamet,
fondateur des Virtuoses du Coeur
et passionné de piano

Pour Jean-Michel Jamet, ancien numéro 2 des parfumeries Marionnaux et ancien vice-président d'American Express, passionné de piano et d'orgue, fondateur des Virtuoses du Cœur, une association qui donne des concerts de piano à domicile, l'intuition a été brimé dès l'enfance et bons nombres de personnes renoncent à utiliser leurs intuitions, à cause de la « réticence culturelle » et de l'éducation des enfants qui ne tient compte que du cadre rationnel, et qui formate les enfants. Pour lui c'est une perte de temps « d'avoir des preuves, des évaluations, des confirmations pour agir... On gagnerait beaucoup à écouter davantage son instinct. »

En affaires, il précise que « des grands dirigeants ont une forte sensibilité et un instinct proportionnellement important... Bon nombre de patrons ont compris que « la valeur de l'entreprise réside dans les salariés. Un patron autocratique, autoritaire, en se coupant de sa sensibilité, se coupe de son entreprise. Une masse d'informations-clés vont lui échapper, celles qui naissent et se captent dans un climat de confiance. »

Chapitre 3 - Décodez les langages de l'Intuition


Le chapitre 3 présente trois formes d'expressions de l'intuition : les rêves, le langage corporel, et les synchronicités, leurs décodages et leurs interprétations.
Les quatre interviews présentées dans ce chapitre pour agrémenter le chemin des découvertes sont : Dr Patrick Bellet – hypnothérapeute et enseignant à la faculté de médecine de Marseille, Bruno Bini – entraineur national de l'équipe féminine de foot, Irène Frain – romancière, et Michel Odoul – praticien en shiatsu.

Dixième interview : Dr Patrick Bellet



l'intuition est une capacité associative qui permet « de relier entre eux des éléments qui habituellement ne le sont pas
Dr Patrick Bellet, hypnothérapeute

Pour le docteur Patrick Bellet, l'intuition est une capacité associative qui permet « de relier entre eux des éléments qui habituellement ne le sont pas. Elle se situe dans le registre du paradoxal avec, pour figure principale, l'oxymore. C'est une pensée transversale, rétroactive et circulaire. Bien que non linéaire, l'intuition n'en est pas moins logique. En effet, elle a un départ, un déroulé et une arrivée. Elle signe aussi la faculté de voir les choses auxquelles on ne prête en général pas attention. L'intuition est en étroite connexion avec le sens de la curiosité. Elle est l'expérience qui précède la compréhension. »

Selon lui les bons thérapeutes sont intuitifs et imaginatifs. « Dans tous les cas, l'intuition n'agit jamais seule. Elle s'adosse à une solide connaissance de la pathologie, de la psychopathologie et des traitements. »

Le monde de résultats et d'objectifs nous éloignent « des capacités perceptives, sensibles et intuitives. A l'école, on demande aux enfants de se « concentrer », c'est à dire développer une vision qui va de l'intérieur vers l'extérieur. Noter comment une image surgit à l'attention et la prendre en compte. De même, on n'apprend pas la nuance du peut-être « Les enfants ont un rapport naturel au jeu, à l'imagination et au paradoxe... mais hélas, on leur apprend vite à en sortir. »

Onzième interview : Bruno Bini



l'intuition ne s'explique pas. Ça se ressent.
Bruno Bini, entraineur de l'équipe féminine de foot

Pour Bruno Bini, entraineur de l'équipe féminine de foot, « l'intuition ne s'explique pas. Ça se ressent. C'est ici et maintenant. Dans leur jargon, ils appellent ça le « pifomètre ». Il est important dans son travail d'identifier les pensées parasites du « Lutinmarre » et les pensées parades du « Lutinspiré ». « Pour gagner, il faut cette alliance subtile entre la technique et le feeling. Au final, c'est ça qui fait la différence : ce grain de folie, ce truc irrationnel qui me correspond bien. »

Les joueurs intuitifs jouent souvent devant et ils sont comme « des renards de surface, ils volent le ballon comme ils attrapent les poules dans le poulailler. » Décider vite et agir vite est le conseil qu'il donne à ses joueuses afin d'être rapides et d'être là au bon endroit et au bon moment.

Pour lui, l'intuition est une question d'instinct et de sensibilité. L'intuition est comme la poésie, qui ne s'explique pas mais qui se ressent.

Douzième interview : Irène Frain



medium sociétés chaman
Irène Frain, romancière

Pour Irène Frain, romancière, journaliste et historienne, l'intuition évoque des antennes « qui se développent pour capter des informations », et elle est liée profondément à la survie et à l'instinct.

Pour elle, les informations intuitives passent par « des connexions spécifiques de récepteurs neuronaux, encore inconnus des scientifiques. » L'intuition est un domaine inexploré du cerveau. Elle ne croit pas que l'Intuition puisse nous relier à une puissance supérieure. Elle la situe dans le cerveau.

Pour Irène Frain, « les plus grands intuitifs sont les médiums que l'on retrouve dans toutes les sociétés. »
Pour développer son intelligence intuitive, se mettre à l'écoute de soi et des signes. Écouter la petite voix intérieure qui insiste et lui prêter l'attention.

Treizième interview : Michel Oudoul



saut quantique
Michel Oudoul,
fondateur de l'Institut français de Shiatsu

Pour Michel Oudoul, fondateur de l'Institut français de Shiatsu à Paris, « l'intuition permet d'opérer un saut quantique en soi. » Les informations intuitives viennent du subtil, par le saut quantique, permettant l'accès aux symboles, aux structures inconscientes collectives et individuelles. Il faut une « matrice organisationnelle » pour qu'elles soient reçues clairement. « La qualité de l'intuition vient de la connaissance de l'expérience. C'est là qu'elle devient une matière intéressante. »

Pour développer son sixième sens, Michel Odoul préconise de se mettre en état de réceptivité aux informations intuitives, et les valider. Ne pas les confondre avec les fantasmes, les peurs ou les projections. Par nature, l'intuition apporte des données positives pour plus d'autonomie et de liberté dans nos vies.

Chapitre 4 - Pour devenir plus intuitif, lâchez la bride à votre créativité ! 


Le chapitre 4 présente la créativité qui est en lien étroit avec l'Intuition, desserrer les freins créatifs et libérer sa créativité, des pistes pour développer votre créativité.
Trois interviews viennent enrichir ce chapitre : Roberto Brito - peintre brésilien et délégué culturel à l'Unesco, René Féret – cinéaste et Frédéric Le Bihan, spécialiste en carte heuristique.

Quatorzième interview : Roberto Brito


Roberto Brito, autoportrait

Pour Roberto Brito, les Brésiliens sont moins carrés que les Français ; ils sont réceptifs à l'imprévu et aux personnes qu'ils vont rencontrer. « Les énergies sont différentes. Les croyances, les superstitions, les religions de toutes sortes y sont très présentes. Il y en a autant que d'équipes de football. L'intuition est abordée librement et de manière ouverte, en lien avec cette dimension. Il n'a jamais eu autant d'intuition qu'au Brésil.»

Dans sa pratique artistique, l'intuition génère l'inspiration. « C'est une ouverture, une perception intense, et en même temps, c'est quelque chose de diffus. L'inspiration est comme une tête pensante, autonome, qu'il faut apprendre à maîtriser. »

Quinzième interview : René Feret



part intuitive fondement
René Feret, cinéaste

Pour René Féret, « L'intuition forme l'essentiel du processus créatif. Cette part intuitive, non consciente, qui est le fondement même du processus de création. »
Pour les acteurs, « Lorsqu'il faut par exemple exprimer dans une scène un sentiment de tristesse, de désolation, il y a des images médiocres, des clichés, des choses évidentes qui surgissent immédiatement. Je demande aux comédiens de les écarter pour aller trouver au fond d'eux-mêmes l'originalité. » La part du jeu des acteurs se cache dans la nuit de l'inconscient.

Lors d'un tournage, l'intuition est une nécessité comme de s'ouvrir à l'imprévu. Le cinéaste travaille beaucoup avec l'instant et à l'intuition. Son intuition lui permet d'être à l'aise dans les milieux, car dit-il,  « je sens ce qu'il faut dire, comment il faut le dire, et comment me comporter dans telle ou telle situation. » Cela vient peut être du fait qu'il invente beaucoup de personnages différents et qu'il adore les contradictions. Des intuitions justes peuvent sembler contraire au bon sens.

Seizième interview : Frédéric Le Bihan



lacher prise, décontraction et réceptivité optimale
Frédéric Le Bihan,
spécialiste du mindmap

Carte heuristique, un exemple



Frédéric Le Bihan, spécialiste du mindmap, la carte heuristique qui a recours aux deux hémisphères de notre cerveau, le droit et le gauche. Pour lui, « l'intuition est directement reliée au lâcher-prise, état de décontraction et de réceptivité optimale, sans focalisation excessive sur l'objectif. » C'est l'attention qui permet cela, quand « le regard est flottant et la vision large, on peut apercevoir les obstacles et les opportunités sur le chemin, sans se focaliser uniquement sur le but, à savoir la ligne d'arrivée. » Il constate que le monde des entreprises est trop focalisé sur les objectifs et que ce fonctionnement est dominant dans les entreprises.

Selon Frédéric Le Bihan, d'un côté, les entreprises s'ouvrent à l'intuition, pour gagner du temps, et développer la performance en reconsidérant l'importance de l'humain. De l'autre côté, les entreprises s'en méfient, c'est la tendance générale. « Hormis certains secteurs, et les cas où les dirigeants sont ouverts d'esprit, l'intuition est passée au crible de la raison. » Démontrer, prouver, argumenter. Alors que les collaborateurs intuitifs sont dans la conviction et non pas dans l'explication, ce qui est un gain de temps considérable.

Pour développer son intuition, il préconise le vide, « l'intuition, comme la créativité, va avec le vide. Dans le mouvement incessant, dans le trop-plein, il ne peut y avoir d'intuition.» La cohérence cardiaque, permettant de travailler sur sa respiration stimule l'intuition. Il pratique la marche nordique pour faire le vide, et cela lui apporte beaucoup.

Chapitre 5 - Adoptez la slow intuitive attitude


Le chapitre 5 vous amène à ralentir le rythme de votre vie, la « slow intuitive attitude », pratiquer la méditation, la relaxation et la respiration.
Trois interviews viennent enrichir ce chapitre : Tristan Lecomte - fondateur de l'entreprise solidaire Alter Eco, Stellina Boresi – magistrate, et Liao Lin Yi, enseignante et formatrice en qi gong.

Dix-septième interview : Tristan Lecomte



entreprendre, s'engager, anticiper, imaginer
Tristan Lecomte,
fondateur de l'entreprise solidaire Alter Eco


Pour Tristan Lecomte, vivre ses intuitions nous rend plus heureux que de les laisser cachées dans un tiroir. Dans son travail d'entrepreneur, « l'intuition est fondamentale. C'est une évidence ressentie au fond de soi. Elle est indissociable de la pugnacité. Entreprendre, c'est s'engager dans quelque chose de nouveau que les autres n'ont pas fait avant, anticiper, imaginer. » Cela tient d'une conviction intérieure qui vous dirige lors des moments difficiles, avec la persévérance, qu'il fallait changer quelque chose, en suivant son flair, et cela réussit.

Lors de ses études en HEC, on lui disait « d'apprendre à oser » ce qui dépend en grande partie de l'Intuition. En tant que dirigeant d'entreprise, ses prises de décisions sont multiples, et il met de côté dans 80% des cas, les études et les analyses, les tableaux et les chiffres. « Ce sont des entreprises innovantes laissant à leurs collaborateurs cette part d'humanité, d'intuition, de création, de fantaisie, d'originalité qui marchent le mieux. » Apple, Google, Tiberland, Patagonia font partie de cette mouvance et cela porte ses fruits.

Dans ses actions avec Alter Eco, il a remarqué que le plus souvent c'est le paysan qui sait quoi faire, plutôt que les scientifiques. Les paysans travaillent avec leurs ressentis de la nature, comme certains chamanes d'Amérique du sud. C'est leur intuition qui leur a permis de savoir ce que guérissaient comme maladies les diverses plantes de leur région. « Les sociétés de peuples premiers sont en observation et en lien permanent avec leur environnement. Ils sont dans le ressenti et l'expérience. La place du vécu est pour eux plus importante que la raison. »

Pour faire confiance à la petite voix, noter sa première impression qui est souvent la bonne. Si « l'histoire est compliquée dès le début, avec des partenaires, des organisations, ça va le rester. » Des échecs, nous avons beaucoup de choses à apprendre, « le plus important est l'ardeur, la foi. On est plus heureux à vivre ses intuitions que de les cacher dans un tiroir. C'est une des conditions du bonheur. »

La pratique de la méditation est fondamentale. C'est du vide, que des idées jaillissent. Tristan Lecomte se concentre sur le Souffle. « Plus on met son esprit à blanc, plus les idées sont claires. » La méditation amène à la vue profonde, permet de voir les choses. Apaiser le mental. « On est plus juste ensuite, on arrête de courir dans tous les sens et de se disperser. »

Dix-huitième interview : Stellina Boresi



capacité de reliance à une source d'information qui ne vient ni du raisonnement, ni de l'aprrentissage, ni du savoir.
Stellina Boresi, magistrate, ancienne juge d'instruction et Vice-présidente du tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence définit l'intuition comme une « capacité de reliance à une source d'information qui ne vient ni du raisonnement, ni de l'apprentissage, ni du savoir. Une source située à l'extérieur de nous, universelle. » comme la présentent Stanislav Grof et la psychologie transpersonnelle.

Elle distingue aussi une « dimension plus sensible de l'intuition. » « Un sixième sens, doué de capteurs spécifiques, pour saisir des signaux subtils présents dans l'environnement, et qui passent par des intonations de voix, des gestes, des moments de silence. »

Dans son travail de magistrate, l'intuition est une partie fondamentale, mais il est important aussi de garder « l'oeil rivé sur les charges objectives, comme un garde fou. » La vigilance est de rigueur. L'intuition l'a souvent aidée dans des affaires de mœurs, et dans des dossiers manquant de preuves tangibles.

Dans ces situations, son intuition se manifeste par une voix intérieure, « coupable » ou « innocent ». Au sujet de la personne, elle est « nette » ou « pas nette ». « C'est de l'ordre de l'indicible, un silence, une sorte d'empreinte émotionnelle, une communication d'inconscient à inconscient. »

La confiance en l'intuition permet sa libre expression et la renforce. « Dans le tumulte des pensées, des peurs, des a priori, des projections, des préjugés qui nous assaillent, reconnaître cette voix, n'est pas simple. »
Pour favoriser l'intuition, la méditation et la respiration sont une pratique au quotidien. Elle arrête le petit vélo dans la tête, et laisse filer les idées. Selon elle, « une psychothérapie est d'une grande aide dans ce domaine. Je pense que tout juge d'instruction devrait faire un travail en ce sens. »

Dix-neuvième interview : Liao Lin Yi



le voir ici et maintenant
Liao Lin Yi

Liao Lin Yi, pratiquante et enseignante en qi gong, dit qu'être dans le présent est la clé d'accès à l'intuition. « L'intuition est la capacité de voir les choses. C'est une vision profonde et rapide de la vérité. Les chamans en Chine ont cette faculté de voir, lorsqu'ils sont ouverts à l'information et prêts à l'accueillir. » La modernité a fait perdre la spontanéité à l'homme. Il est trop dans le mental, ses projections, ses idées préconçues, qui le perdent « dans un labyrinthe d'informations, avec Internet, les liens menant à d'autres liens, et qui l'éloignent de ce qu'il cherche vraiment. »

L'intuition est de voir l'ici et maintenant. Être audacieux est fondamental, pour aller à la rencontre d'autres personnes, « ouvrir ses yeux, son cœur, briser les cadres qui limitent » pour se remplir de la vérité. Utiliser la curiosité comme les enfants, et « chercher à comprendre le monde. »

La méditation permet de se connecter à son intuition en amenant l'ordre intérieur. « Méditer, c'est vider le petit égo qui sommeille en chacun de nous, construit par la tradition, l'éducation. Oublier qui on est, ses soucis, ses impôts, lâcher le planning, les projets, ne serait-ce que quelques minutes par jour,une demi-heure. » Nager, faire la cuisine ou faire du vélo peuvent être une forme de méditation, le plus important est que « la bonne méthode est celle qui apporte la paix, la sérénité, une sensation de profondeur. »

C'est son intuition qui l'a guidée à se consacrer au qi gong et à tout lâcher, carrières et études, et son nom Liao l'appelait depuis son enfance et elle en rêvait. Son intuition lui a permis « de laisser venir les choses" à elle.

Chapitre 6 - Comment booster son intuition en 10 points-clés


Le chapitre 6 est un guide express en 10 points-clés, les étapes, les points fondamentaux et les messages pour booster son intuition et son sixième sens.
Point 1 : Ayez confiance en votre intuition
Point 2 : Réfléchissez, décortiquez, rationalisez, oui... mais pas trop !
Point 3 : Jouez avec votre sixième sens
Point 4 : Prêtez attention au langage de votre corps.
Point 5 : Ménagez-vous des moments de disponibilité
Point 6 : Soyez vous-même
Point 7 : Stabilisez vos émotions
Point 8 : Affinez vos sens
Point 9 : Cultivez l'ouverture d'esprit
Point 10 : Osez être spirituel

Conclusion


En conclusion, Isabelle Fontaine écrit « L'intuition véhicule des valeurs fortes : se faire confiance et faire confiance au monde, ne pas céder au diktat de l'intellect et de la raison, s'ouvrir aux émotions et au domaine du subtil, rechercher de la cohérence dans ses actions et ses décisions, oser remettre en cause l'ordre établi, accepter l'inconnu et l'inexpliqué. »
L'intuition invite à l'ordre, et à la simplicité, et à s'écouter et avancer.

Une remarque personnelle : dans les 19 interviews il y a 15 interviews d'hommes pour 4 interviews de femmes, je serais ravie de lire sur le blog de Isabelle Fontaine ou autres supports, des nouvelles interviews de onze femmes sur l'Intuition pour faire la balance entre féminin et masculin.

Félicitations à Isabelle Fontaine, pour ce livre qui vogue sur les flots de l'intuition mené par les voiles des interviews et des recherches, et de nombreux exercices. 




Les blogs d'Isabelle Fontaine

Vivre mieux, le blog
http://www.vivremieuxleblog.com/

Histoire d'Intuition
http://histoiredintuition.com/

Conférence sur l'Intuition d'Isabelle Fontaine
https://www.youtube.com/watch?v=WRcRqo9bfTw








A lire aussi dans la rubrique - Des livres pour développer son intuition
Des livres pour intuiter
Laura Day, Guide pratique de l'Intuition, 1997 (Premier livre résumé de la série)
Comment prendre de meilleures décisions, par Michel Giffard
Comment maîtriser le processus intuitif, par Penney Peirce
Le secret de la fleur d'Or
La petite voix de Eileen Caddy
Intuitions par Didier Derlich
La poulpe attitude de Christophe Haag
La physique des miracles et le miracle de l'Intuition, de Russel Targ,
un article invité des chemins de l'Intuition écrit par Sylviane Jung.
Petites expériences extrasensorielles, de Richard Wiseman
Gert Gigerenzer, Le Génie de l'Intuition
Communiquer avec les animaux, écrit par Laila Del Monte
Laura Day, How to rule the world from your couch
Les hasards nécessaires de Jean-François Vezina







mercredi 16 mars 2016

Exercice de l'eau - Le réveil de l'intuition

Exercice de l'eau - Le réveil de l'Intuition

Ecrit par Paulo Coelho dans le livre, Le pèlerin de Compostelle.

Réveille ton intuition, ton côté secret. Ne t'inquiète pas pour la logique, l'eau est un élément fluide et elle ne se laissera pas dominer facilement. Mais elle te permettra d'élaborer peu à peu, sans violence, un nouveau rapport avec l'univers.


Forme une flaque d'eau sur une surface lisse et non absorbante. Contemple-la pendant un certain temps. Puis commence à jouer, sans aucun engagement, sans aucun objectif, avec l'eau. Trace des dessins qui ne veulent absolument rien dire. Exécute cet exercice tous les jours durant une semaine, pendant 10 min chaque fois.


Ne cherche pas de résultats pratiques, cet exercice réveille peu à peu ton intuition. Lorsqu'elle se manifestera à d'autres heures du jour, fie- toi toujours à elle. 






A lire aussi :
De nombreux exercices pour développer votre intuition et recevoir des informations intuitives.
Exercer votre intuition







Pour revenir à l'accueil

mercredi 30 décembre 2015

Au lieu de prendre des résolutions, j'agis

Ne prenez pas de résolutions pour la nouvelle année

Le mois de janvier est propice aux bonnes résolutions, et si le meilleur moyen pour tenir ses résolutions est justement de ne pas en prendre. 

Cet article est toujours d'actualités pour les autres mois de l'année. 
Les objectifs de vie, les objectifs professionnels doivent être planifiés pour l'Action. Etre à l'écoute de son intuition, et de ses élans créateurs, seront un guide fiable pour le succès. André Muller appelle l'Instinct comme étant "le gardien le plus sûr de mes intérêts". 

Dans ce chapitre de l'excellent livre de André Muller sur les résolutions et l'action, né en 1925 à Strasbourg, un prodige dans le domaine de la Presse juridique et fiscale, un chef d'entreprise charismatique et aux méthodes excellentes de réalisation des objectifs, poète et philosophe, sur les fameuses résolutions, l'auteur emploi le mot « instinct » que nous pouvons lire comme le mot « Intuition ». A son époque, il était plus dans les moeurs de parler d'Instinct que d'Intuition. 

Une bonne inspiration, écouter les messages de son intuition et Agir.


Ses techniques du succès sont incontournables.

Le meilleur moyen pour tenir ses résolutions, est de ne pas en prendre ! 

Les bonnes résolutions, la bonne volonté, c'est ce qui manque le moins. Les bonnes résolutions sont si facile à prendre : chacun de nous sait pertinemment où est son intérêt
André Muller

Au lieu de prendre des résolutions, j'agis

L'enfer on le sait, est pavé de bonnes intentions. 

Les bonnes résolutions, la bonne volonté, c'est ce qui manque le moins. Les bonnes résolutions sont si facile à prendre : chacun de nous sait pertinemment où est son intérêt. Nous disposons pour cela d'un instinct infaillible et cet instinct ne manque pas de nous prévenir lorsque nous nous trouvons sur la mauvaise voie.

Nous savons presque toujours ce qu'il faut faire (ou ce qu'il ne faut pas faire). Et le sachant, nous prenons assez facilement la bonne résolution qui s'impose. Ce qui est fâcheux, c'est que le plus souvent nous en restons là.

Il me suffit, pour m'en rendre compte, de me pencher sur mon passé. Combien d'actes, que mon instinct sait nuisibles et ce dont j'avais décidé de m'abstenir, ai-je finalement accomplis malgré tout ? Combien au contraire, d'actes qu'il eût été de mon intérêt d'accomplir que j'avais pris la bonne résolution de faire, ai-je finalement laissés à l'état de projet ?
Combien de fois, en prenant une résolution, non suivie d'effet, ne me suis-je pas donné tout simplement le change, me donnant l'illusion que quelque chose serait changé, là où la résolution couvrait tout simplement le maintien du statu quo ?

Mon instinct, inquiet, m'avait donné un ordre. En prenant une résolution, je l'ai tranquillisé. Dès lors, il s'est tu, comme une foule revendicatrice se tait parfois à la promesse de réformes. Mais, rien le faisait taire, je me suis privé d'un aiguillon qui m'incitait à me conformer à mon intérêt le plus strict. J'ai assuré de ce fait mon repos, ma petite tranquillité du moment : mais je n'ai pas, pour autant réalisé le moindre progrès. 

Il me restait à faire ce que j'avais pris la résolution de faire,  ce que j'avais promis à mon instinct de faire. Dans tous les cas où je ne l'ai pas fait, tout s'est passé comme si j'avais tricher avec mon instinct, c'est à dire le gardien le plus sûr de mes intérêts. Ce gardien, je l'ai fait taire par une promesse non suivie d'effet, je l'ai trompé. Je me suis trompé moi-même.

Ainsi, je dois me méfier des résolutions. Elles ne sont souvent que des prétextes, des promesses en l'air. On peut dire, à peine paradoxalement, qu'il n'y a pas de bonnes résolutions : non seulement les résolutions ne sont rien par elles-mêmes, elles ne signifient rien, elles n'avancent à rien, mais elles sont dangereuses parce qu'elles donnent l'illusion d'être quelque chose de tangible, d'avoir un sens, de représenter un progrès. En ce sens, elles deviennent rapidement des alibis. Qui les a prises a tendance à se trouver courageux pour les avoir prises, à trouver qu'il en a fait suffisamment en les prenant et s'estime,  dès lors, souvent dispensé de les mettre en pratique. 

… 
Un homme résolu n'est pas un homme qui prend des résolutions ; c'est un homme qui agit. Or, celui qui a pour habitude de prendre des résolutions agit finalement de moins en moins. A chaque incitation au progrès, qu'elle lui vienne d'autrui, ou de son propre instinct, il a une bonne résolution toute prête. C'est un être charmant, ouvert à toutes les suggestions : « mais oui, je ferai cela. Bien entendu, je ne fera pas ceci ! ». Mais, lui demande t'on des actes, il a tôt fait de se dérober. Pas de délai, pas d'obligation.

La résolution n'est rien,. L'acte est tout ! Il faut faire suivre la résolution de l'action. 

A la limite, et de là le titre du présent chapitre, il est préférable de ne pas prendre de résolutions, mais d'agir. 

Il vaut mieux agir un peu que de prendre beaucoup de résolution. Il vaut mieux autant que possible ne pas prendre de résolutions du tout et passer directement aux actes. Celui qui contracte l'habitude déplorable de se défaire d'un problème pressant par une bonne résolution du type : « je vais m'abstenir de ceci », « je vais faire cela », s'installe dans une conduite en porte-à-faux, dans une conduite de fuite devant l'action. Bientôt les résolutions lui deviendront prétexte ; bientôt, dans son esprit, avoir pris une résolution signifiera avoir agi. Il vivra de résolutions ! Il s'estimera fort des résolutions prises. Il se croira l'égal de ceux qui ont mis ces résolutions en pratique.

Je remplacera dorénavant, autant que possible, les résolutions par les actes. Les chapitres antérieurs m'ont appris à savoir ce que je veux, à établir mon plan à long terme. A l'intérieur du cadre ainsi tracé, qui ne constitue pas un tissu de bonnes résolutions, mais un programme d'action, je ne me permettrait plus que des actes.

L'homme volontaire n'est pas un homme qui veut, mais un homme qui agit. L'homme résolu n'est pas un homme qui prends des résolutions, mais un homme qui agit. La volonté, la résolution n'ont de sens que par l'action. Il ne faut pas penser : volonté, résolution. Il faut penser : action. Il faut agir.

En résumé, autant que  possible, je ne prends pas la résolution de faire ceci ou cela ; je le fais séance tenante – je commence à le faire immédiatement – dès que l'idée d'avoir à le faire s'empare de mon esprit. 

De même je ne prends pas la résolution de m'abstenir de ceci ou de cela. Je m'en abstiens immédiatement où, du moins, je passe progressivement à l'abstention, en fait chaque jour un progrès par rapport à la veille. Ainsi, je ne dis pas : « je vais me mettre au travail. » Je me mets au travail. Je ne dis pas : « je serais toujours à jour dans mon travail. » Je liquide ce jour même tout mon travail de la journée. Je liquide le lendemain tout le travail du lendemain. Et, le premier jour disponible (dimanche s'il le faut), je procède à une liquidation générale du travail antérieurement accumulé. 

Je ne dis pas : « je prendrais des décisions rapides. » Je fais montre immédiatement de cette rapidité à propos de toutes les décisions qui se présentent. 

Je ne dis pas : « Je ne devrais pas voir telle personne. Sa fréquentation m'est néfaste. » Je prends immédiatement mes distances. 

Je ne dis pas : « Je vais me déshabituer de fumer... » Car je sais qu'il est trop facile de prendre une résolution, dans ce domaine comme dans les autres. On connait la formule : « cessez de fumer ? C'est très facile. Je l'ai fait au moins cent fois. » Ici, comme ailleurs, ce n'est pas le bonne résolution qui va me faire progresser d'un seul pas. Bien au contraire ! Elle me permet d'allumer sans grand remord ma prochaine cigarette, puisque je sais maintenant que c'est l'une des dernières et que  demain, à moins que ce ne soit après-demain, « je vais cesser de fumer ». 

Et bien non je ne la prends pas, cette résolution. Je fais du futur un présent : je m'abstiens de l'allumer, cette prochaine cigarette. Je fais plus. Pour me coincer, je passer d'une simple abstention à un acte positif, ce qui est beaucoup plus efficace (il faut toujours, lorsque cela est possible, transformer une abstention pure et simple en une action qui rend cette abstention obligatoire.)

Dans ce cas des cigarettes, je passe à l'action en me saisissant des cigarettes qui me restent et en les jetant immédiatement. Ainsi aurai-je marqué ma décision de ne plus fumer. Je ne me serais pas borné à une résolution. J'aurais réellement fait quelque chose.

De même, d'une manière générale, pour tout travail important, je ne dis pas : « je le ferais. » Je commence à le faire.

Exécution, encore et toujours. L'exécution avant tout.

Le plan et l'exécution peuvent coïncider. Le plan peut être élaboré en cours d'exécution. Il sera souvent conçu plus facilement étant porté par un commencement d'exécution : le commencement d'exécution fait toute la différence entre l'idée et la réalité, entre la résolution et l'action. 
















A lire aussi 

mardi 22 décembre 2015

Les 7 niveaux dans la création artistique et façon de vivre des personnes

Les 7 niveaux dans la création artistique et façon de vivre des personnes


Maître en Tarot de Marseille, artiste, thérapeute, poète, mystique
Alejandro Jodorowsky

Alejandro Jodorowsky, né en 1926 au Chili de parents russes, artiste multiformes, écrivain, réalisateur, poète, thérapeute, maitre en tarot, mystique, internationalement reconnu, collaborant avec de grands dessinateurs comme Moebius, a décrit 7 niveaux dans la création artistique, du personnel à l'impersonnel, lors d'un Cabaret Mystique à Paris le 24 janvier 1990, transcris par Leila dans le numéro 100 de Cabaret mystique.

Voici en résumé l'essentiel de ces 7 niveaux dans la création artistique

Le premier niveau est la persistance.


La persistance est ne pas changer, répéter les mêmes erreurs, les mêmes schémas de vie, pas de nouveauté. 


Cela donne des artistes alcooliques, comme ces écrivains américains alcooliques qui buvaient car d'autres le faisaient en écrivant. C'est aussi Samuel Beckett qui attend Godo qui n'arrive jamais, pas de changement. 

Cela donne des dessins, des textes, de la musique où habitent l'angoisse. L'artiste répète le même style de peinture toute sa vie. Dans la littérature mondiale, il y a beaucoup d'histoires qui sont à ce niveau de répétition constante. Une vie abimée.

La personne s'incruste dans ses activités, son travail, ses amis, sa maison, elle est comme une tortue, c'est la routine. Elle se met dans une boite de conserve. La majorité des personnes au pouvoir sont dans la persistance. La persistance c'est entretenir des croyances fausses et limitantes, c'est croire en la fatalité.

Comme disait Gurjieff Philosophe russe, tout m'arrive. « Tout est en train d'arriver au héros de cette création artistique mais, fondamentalement, l'être essentiel ne change pas. Il n'y a pas de changement. »
La personne est fermée aux enseignants spirituels, elle les hait et spirituellement « elle pue ». ils défendent leurs persistances et ils sont en compétition avec les autres, tout de suite jaloux, ou en colère.
En psychologie, c'est Freud.

Le deuxième niveau est Métamorphosis


Métamorphosis c'est le changement, la transformation, l'acceptation.


La personne s'isole de la société de la persistance, et fait son travail intérieur, accepte sa douleur et se transforme. J'arrête la répétition, « Je stoppe le monde » comme a dit Castaneda, j'arrête mes activités et j'entre profondément en moi dans la chenille, dans le présent, l'éternité, la Totalité. « oui, arrêter ! Comprenez vous cela ? Il faut arrêter une forme de vie pour entrer dans la chenille », mourir puis se métamorphoser en papillon, en ce nouvel être, trouver son âme.

En psychologie, Jung s'est beaucoup intéressé au processus de transformation. Dans ce niveau, les rêves et les cauchemars sont interprétés.
L'artiste se vit comme un héros qui a réussi à se transformer, il a besoin d'être admiré, il est narcissique.

Le troisième niveau est la Transmutation.


La personne va aider les autres à sortir de la persistance, à se métamorphoser et révéler le meilleur, « je te transforme ».


« Je peux te dire : « Arrête ! Stoppe et Mets-toi dans ta chenille et change ! Crée, fais sortir le meilleur de toi-même ! »
Je vais me poser des questions essentielles, qu'est ce que je nourris ? Économiquement, créativement, spirituellement, intellectuellement ?

Les rêves à ce niveau sont lucides, je dirige mes rêves. Je fais des rêves de conscience.
L'artiste devient un mage, son œuvre est donnée pour devenir soi-même, elle participe au changement et à l'évolution du monde, de la société et des autres, non pas tout changer mais commencer à changer. « Déjà, il ne pense pas seulement à être un grand artiste, pas seulement à être un être humain beau ou belle, il pense à ce qu'il va faire avec les autres et où va cette action pour que l'autre change. »

Intérieurement, il y a une dignité, une vigilance afin de nous pas retourner à la persistance.
On revient à notre transmutation tout le temps, avec amour et patience, sans haine et sans violence et on affirme : « ça, vous devez le changer. Vous devez entrer dans le stop. Vous devez commencer à entrer dans vous-mêmes. Vous devez arriver au meilleur de vous-mêmes. Pas d'excuses ! »

Le quatrième niveau est l'Adoration


Adoration du Divin, de la Nature, les végétaux, les pierres, les animaux, les galaxies ; la reconnaissance du Divin est réalisé. 


Rares sont les artistes à ce niveaux là. C'est la construction des temples et des cathédrales, la poésie universelle, l'artiste devient un mage, un magicien.
Je ne suis pas un égo, mais je suis un produit divin, je suis un être universel. Je suis en adoration de ce que je suis. Je communique avec la Vie, avec la Lumière, avec mes organes, ma présence, mon vide ; je me reconnais comme un temple, le « Je suis ».

Je fais un temple du Monde, je suis en adoration. « chaque être humain est un temple. Chaque être humain est une cathédrale. Chaque nation est quelque chose de sacrée. »
Je suis en adoration pour la vie qui est la mienne. La cérémonie du thé est faite à ce niveau-là.

J'affirme fièrement le bien dans ma vie, le bien en moi, je n'ai pas à m'excuser d'être ce que je suis.
A ce niveau, je fais des collaborations avec une autre personne du même niveau, la compétition s'arrête, je participe à des cercles, des rondes, je collabore.

Chacun est différent, un cœur magnifique et une « magnifique collectivité en extase ».

Le cinquième niveau s'appelle Le Retour.


Une fois arrivé à l'Adoration, on revient dans un art plus modeste et on retourne à la vie quotidienne de façon ordinaire, de manière joyeuse. 


Alors que ce sont les mêmes actions que les persistants, le quotidien n'est plus le même. Le Zen, disait Joshua, c'est le quotidien.
Mon état est dans une joie perpétuelle, et tous ce qui fait les valeurs humaines, grandes ou petites , sont des joyaux.
C'est le Paradis, tout en sachant que Nirvana et Samsara sont la même chose, comme l'Enfer et le paradis. Dans ce niveau là, l'enfer n'existe pas. Je reviendrais plus loin sur ces notions de Nirvana et Samsara.
Dieu est là, il est partout.

Je communique avec la Totalité, je vis ma vie « au milieu de la totalité et je suis pareil : je suis un homme ordinaire. Comme tout le monde. Je n'ai pas besoin de mettre des distinctions, des bagues, des médailles, des diplômes, des insignes, des mots savants... Simple ! »
On se cache plus pour faire les choses, on vit non plus dans l'obscurité mais dans la lumière, dans la vérité.

Le sixième niveau est Tout est Beau.


« Lorsque l'on va dans la vie en état de retour, tout ce qui se passe dans la vie est peut être pour le bien. Chaque chose qui t'arrive est pour le bien. Il faut savoir en tirer parti. »


Le septième niveau est l'Art Sacré.


C'est un état de médiumnité où la nature, la divinité, le grand plan de l'univers parle à travers l'artiste. Ce n'est pas son inconscient qui s'exprime mais son supraconscient.


Très peu d'artistes, arrivent à ce degré. Grâce à l'imaginaire, je voie la vie d'une autre manière, je peux manifester des conversations avec Dieu. Par l'imagination, la terre parle à travers moi, le micro, les cartes. Je peux imaginer redevenir un enfant, que l'Univers parle à travers moi. « J'imagine que Dieu parle à travers moi. Alors, je me donne au plus haut de ma conception et je laisse parler le plus haut de mon imaginaire à travers moi avec des mots humains. »


Bouddha, Mahomet, le Christ, les apôtres, Saint Jean les grands inspirés, les constructeurs de cathédrales, les grands artistes marquent ce niveau de l'Art Sacré, où religion, spiritualité et art se rejoignent.


Tarot de Marseille, connaissance de soi
A lire aussi