J’ai utilisé le cannabis comme un outil de travail, à doses homéopathiques. Je fumais des herbes naturelles, ni traitées ni poussées. Une inhalation, même légère, me branchait sur une autre perception du monde, de moi-même, de mon réservoir émotionnel, de mots et de références. Ma relation au cannabis est particulière : j’ai été initié au Mexique en 1956 par des artistes qui m’ont transmis une sorte de cahier des charges : n’utiliser l’herbe que pour se transcender et surtout ne jamais mettre en danger son intégrité personnelle. Je ne me suis jamais trouvé dans une situation de dépendance. Je me désolidarise totalement de la manière, profane et perverse dont la fumette s’est répandue dans les sociétés occidentales. Voir des copains s’allumer des pétards le matin au réveil fut le signal de la dérive. Je me suis dit : “Mince, on sort du sacré !” Le cannabis est un maître un peu cruel, puissant et dangereux, il faut s’en approcher avec beaucoup de précautions et de méfiance.
Moebius
Source - Moebius : interview d'un dessinateur mutant, propos recueilli par Clarisse Bouillet et Anne-Claire Norot pour lire la suite, cliquez ci-dessous :
http://www.lesinrocks.com/livres-arts-scenes/livres-arts-scenes-article/t/79893/date/2012-03-12/article/moebius-jean-giraud-entretien-2010/
Je rends Hommage à cet immense artiste et humble artiste qui disait de lui "je ne suis qu'un dessinateur."
Il nous a quitté le 10 mars 2012 à l'âge de 73ans. Dessinateur de bande dessinée formidable, mage du dessin, maitre d'art et d'esprit poétique, voyageur de l'imaginaire et explorateur de la conscience.
Merci Moebius pour ton Oeuvre
Bon voyage au pays des Etoiles
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