Ne prenez pas de résolutions pour la nouvelle année
Le mois de janvier est propice aux bonnes résolutions, et si le meilleur moyen pour tenir ses résolutions est justement de ne pas en prendre.
Cet article est toujours d'actualités pour les autres mois de l'année.Les objectifs de vie, les objectifs professionnels doivent être planifiés pour l'Action. Etre à l'écoute de son intuition, et de ses élans créateurs, seront un guide fiable pour le succès. André Muller appelle l'Instinct comme étant "le gardien le plus sûr de mes intérêts".
Dans ce chapitre de l'excellent livre de André Muller sur les résolutions et l'action, né en 1925 à Strasbourg, un prodige dans le domaine de la Presse juridique et fiscale, un chef d'entreprise charismatique et aux méthodes excellentes de réalisation des objectifs, poète et philosophe, sur les fameuses résolutions, l'auteur emploi le mot « instinct » que nous pouvons lire comme le mot « Intuition ». A son époque, il était plus dans les moeurs de parler d'Instinct que d'Intuition.
Une bonne inspiration, écouter les messages de son intuition et Agir.
Ses techniques du succès sont incontournables.
Le meilleur moyen pour tenir ses résolutions, est de ne pas en prendre !
André Muller |
Au lieu de prendre des résolutions, j'agis
L'enfer on le sait, est pavé de bonnes intentions.
Les bonnes résolutions, la bonne volonté, c'est ce qui manque le moins. Les bonnes résolutions sont si facile à prendre : chacun de nous sait pertinemment où est son intérêt. Nous disposons pour cela d'un instinct infaillible et cet instinct ne manque pas de nous prévenir lorsque nous nous trouvons sur la mauvaise voie.
Nous savons presque toujours ce qu'il faut faire (ou ce qu'il ne faut pas faire). Et le sachant, nous prenons assez facilement la bonne résolution qui s'impose. Ce qui est fâcheux, c'est que le plus souvent nous en restons là.
Il me suffit, pour m'en rendre compte, de me pencher sur mon passé. Combien d'actes, que mon instinct sait nuisibles et ce dont j'avais décidé de m'abstenir, ai-je finalement accomplis malgré tout ? Combien au contraire, d'actes qu'il eût été de mon intérêt d'accomplir que j'avais pris la bonne résolution de faire, ai-je finalement laissés à l'état de projet ?
Combien de fois, en prenant une résolution, non suivie d'effet, ne me suis-je pas donné tout simplement le change, me donnant l'illusion que quelque chose serait changé, là où la résolution couvrait tout simplement le maintien du statu quo ?
Mon instinct, inquiet, m'avait donné un ordre. En prenant une résolution, je l'ai tranquillisé. Dès lors, il s'est tu, comme une foule revendicatrice se tait parfois à la promesse de réformes. Mais, rien le faisait taire, je me suis privé d'un aiguillon qui m'incitait à me conformer à mon intérêt le plus strict. J'ai assuré de ce fait mon repos, ma petite tranquillité du moment : mais je n'ai pas, pour autant réalisé le moindre progrès.
Il me restait à faire ce que j'avais pris la résolution de faire, ce que j'avais promis à mon instinct de faire. Dans tous les cas où je ne l'ai pas fait, tout s'est passé comme si j'avais tricher avec mon instinct, c'est à dire le gardien le plus sûr de mes intérêts. Ce gardien, je l'ai fait taire par une promesse non suivie d'effet, je l'ai trompé. Je me suis trompé moi-même.
Ainsi, je dois me méfier des résolutions. Elles ne sont souvent que des prétextes, des promesses en l'air. On peut dire, à peine paradoxalement, qu'il n'y a pas de bonnes résolutions : non seulement les résolutions ne sont rien par elles-mêmes, elles ne signifient rien, elles n'avancent à rien, mais elles sont dangereuses parce qu'elles donnent l'illusion d'être quelque chose de tangible, d'avoir un sens, de représenter un progrès. En ce sens, elles deviennent rapidement des alibis. Qui les a prises a tendance à se trouver courageux pour les avoir prises, à trouver qu'il en a fait suffisamment en les prenant et s'estime, dès lors, souvent dispensé de les mettre en pratique.
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Un homme résolu n'est pas un homme qui prend des résolutions ; c'est un homme qui agit. Or, celui qui a pour habitude de prendre des résolutions agit finalement de moins en moins. A chaque incitation au progrès, qu'elle lui vienne d'autrui, ou de son propre instinct, il a une bonne résolution toute prête. C'est un être charmant, ouvert à toutes les suggestions : « mais oui, je ferai cela. Bien entendu, je ne fera pas ceci ! ». Mais, lui demande t'on des actes, il a tôt fait de se dérober. Pas de délai, pas d'obligation.
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La résolution n'est rien,. L'acte est tout ! Il faut faire suivre la résolution de l'action.
A la limite, et de là le titre du présent chapitre, il est préférable de ne pas prendre de résolutions, mais d'agir.
Il vaut mieux agir un peu que de prendre beaucoup de résolution. Il vaut mieux autant que possible ne pas prendre de résolutions du tout et passer directement aux actes. Celui qui contracte l'habitude déplorable de se défaire d'un problème pressant par une bonne résolution du type : « je vais m'abstenir de ceci », « je vais faire cela », s'installe dans une conduite en porte-à-faux, dans une conduite de fuite devant l'action. Bientôt les résolutions lui deviendront prétexte ; bientôt, dans son esprit, avoir pris une résolution signifiera avoir agi. Il vivra de résolutions ! Il s'estimera fort des résolutions prises. Il se croira l'égal de ceux qui ont mis ces résolutions en pratique.
Je remplacera dorénavant, autant que possible, les résolutions par les actes. Les chapitres antérieurs m'ont appris à savoir ce que je veux, à établir mon plan à long terme. A l'intérieur du cadre ainsi tracé, qui ne constitue pas un tissu de bonnes résolutions, mais un programme d'action, je ne me permettrait plus que des actes.
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L'homme volontaire n'est pas un homme qui veut, mais un homme qui agit. L'homme résolu n'est pas un homme qui prends des résolutions, mais un homme qui agit. La volonté, la résolution n'ont de sens que par l'action. Il ne faut pas penser : volonté, résolution. Il faut penser : action. Il faut agir.
En résumé, autant que possible, je ne prends pas la résolution de faire ceci ou cela ; je le fais séance tenante – je commence à le faire immédiatement – dès que l'idée d'avoir à le faire s'empare de mon esprit.
De même je ne prends pas la résolution de m'abstenir de ceci ou de cela. Je m'en abstiens immédiatement où, du moins, je passe progressivement à l'abstention, en fait chaque jour un progrès par rapport à la veille. Ainsi, je ne dis pas : « je vais me mettre au travail. » Je me mets au travail. Je ne dis pas : « je serais toujours à jour dans mon travail. » Je liquide ce jour même tout mon travail de la journée. Je liquide le lendemain tout le travail du lendemain. Et, le premier jour disponible (dimanche s'il le faut), je procède à une liquidation générale du travail antérieurement accumulé.
Je ne dis pas : « je prendrais des décisions rapides. » Je fais montre immédiatement de cette rapidité à propos de toutes les décisions qui se présentent.
Je ne dis pas : « Je ne devrais pas voir telle personne. Sa fréquentation m'est néfaste. » Je prends immédiatement mes distances.
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Je ne dis pas : « Je vais me déshabituer de fumer... » Car je sais qu'il est trop facile de prendre une résolution, dans ce domaine comme dans les autres. On connait la formule : « cessez de fumer ? C'est très facile. Je l'ai fait au moins cent fois. » Ici, comme ailleurs, ce n'est pas le bonne résolution qui va me faire progresser d'un seul pas. Bien au contraire ! Elle me permet d'allumer sans grand remord ma prochaine cigarette, puisque je sais maintenant que c'est l'une des dernières et que demain, à moins que ce ne soit après-demain, « je vais cesser de fumer ».
Et bien non je ne la prends pas, cette résolution. Je fais du futur un présent : je m'abstiens de l'allumer, cette prochaine cigarette. Je fais plus. Pour me coincer, je passer d'une simple abstention à un acte positif, ce qui est beaucoup plus efficace (il faut toujours, lorsque cela est possible, transformer une abstention pure et simple en une action qui rend cette abstention obligatoire.)
Dans ce cas des cigarettes, je passe à l'action en me saisissant des cigarettes qui me restent et en les jetant immédiatement. Ainsi aurai-je marqué ma décision de ne plus fumer. Je ne me serais pas borné à une résolution. J'aurais réellement fait quelque chose.
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De même, d'une manière générale, pour tout travail important, je ne dis pas : « je le ferais. » Je commence à le faire.
Exécution, encore et toujours. L'exécution avant tout.
Le plan et l'exécution peuvent coïncider. Le plan peut être élaboré en cours d'exécution. Il sera souvent conçu plus facilement étant porté par un commencement d'exécution : le commencement d'exécution fait toute la différence entre l'idée et la réalité, entre la résolution et l'action.
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