"Si la science ne veut pas de ses faits, l'ignorance les prendra. Vous avez refusé d'agrandir l'esprit humain, vous augmenterez la bêtise humaine. Où Laplace se récuse, Cagliostro parait. "
Devenez savants, découvrez les sorciers |
Présentation du livre par les Editions Dervy - Cette formule lapidaire de Victor Hugo résume parfaitement la situation actuelle de la recherche parapsychologique. En France, Laplace s'est récusé, la science a déserté, laissant la place libre au merveilleux de pacotille qui envahit les écrans et les esprits. Dans un livre qui a eu un succès immense, Georges Charpak a dénoncé cette invasion ; mais, hélas, il en a profité pour jeter le bébé avec l'eau du bain. Qu'il faille protéger la raison contre le flot noir de l'irrationnel, Bertrand Méheust en convient, mais il conteste, et de façon radicale, la stratégie et les arguments du prix Nobel. À ses yeux, en rejetant a priori l'idée même d'une approche rationnelle des phénomènes dits paranormaux, Georges Charpak s'est fait l'allié objectif de ce qu'il dénonce. S'en tenant au plan des principes, Méheust démontre qu'aucun des arguments habituellement invoqués contre la parapsychologie ne peut justifier l'ostracisme dont elle est l'objet. Constatant que notre prix Nobel semble n'avoir de ce domaine de recherche qu'une connaissance de seconde main, il entreprend, sans jamais se départir de sa courtoisie, de lui en réexpliquer l'histoire et les enjeux. Au sortir de cette visite guidée, il ne reste plus grand-chose des lieux communs et des plaisanteries faciles sur les tables tournantes et les fantômes qui, dans l'univers intellectuel français, tiennent lieu de réflexion sur la recherche psychique.
Né en 1947, Bertrand Méheust, est professeur de philosophie, docteur en sociologie, et fait partie du comité directeur de l'IMI (Institut de métapsychique international).
Quelques extraits du livre "devenez savants : découvrez les sorciers Lettre à Georges Charpak
Ecrits par Bertrand Meheust, Historien de la métapsychique et philosophe.
"Je montre qu'aucun argument rationnel ne peut justifier la fin de non-recevoir massive qui est opposée, en France, à la recherche parapsychologique, et je questionne ce qui se cache sous ce déni."
"Ce que l'on nomme aujoud'hui la parapsychologie est une des branches d'un programme de recherche qui a commencé en 1784 avec la découverte du somnambulisme artificiel par le marquis de Puységur. Ce programme de recherche, depuis plus de deux siècles, a accumulé une masse de données, développé un ensemble de réflexions, er cherché à découper certains objets."
"Le philosophe Gabriel Marcel, pendant la première Guerre Mondiale, fut affecté pour des raisons de santé à un service delaCroix-Rouge dont la fonction était de rechercher des disparus. C'est ainsi qu'à la suite de circonstances fortuites il se retrouva à collaborer avec une médium qui l'aidait dans ses investigations.
Certains résultats furent si extraordinaires qu'il s'ouvrit à la métapsychique, et chercha à l'intégrer par la suite dans sa réflexion. A ses yeux, la phénoménologie paranormale constitue pour la pensée occidentale une épreuve - mais une épreuve à laquelle elle n'a de cesse de se soustraire :
"Il n'y a en réalité, écrivait il, aucun sens à admettre que je constitue un territoire délimité, et à me demander si telle idée a pris naissance ou non à l'intérieur de ce territoire. En réalité l'idée d'un moi-territoire est une idée fictive à laquelle on n'apporte aucune rectification appréciable quand on introduit la notion d'un subconscient qui serait comme le complément souterrain ou le soubassement de ce territoire."
et il ajoutait :
" l'étonnante mauvaise volonté dont font preuve tant de philosophes, authentiques ou non, tient qu'ils se campronnent à cette fiction, et que ces phénomènes présentent justement cet intérêt capital de contraindre qui les considère honnêtement à faire craquer ces cadres. "
Cette remarque me semble aller au coeur du problème. Les raisons techniques, éthiques, épistémologiques, que l'on allègue habituellement pour rejeter la recherche psychique, sont souvent superficielles et dilatoires, et la véritable explication de l'interdit qui pèse encore sur cette dernière est d'ordre philosophique."
"Il n'y a en réalité, écrivait il, aucun sens à admettre que je constitue un territoire délimité, et à me demander si telle idée a pris naissance ou non à l'intérieur de ce territoire. En réalité l'idée d'un moi-territoire est une idée fictive à laquelle on n'apporte aucune rectification appréciable quand on introduit la notion d'un subconscient qui serait comme le complément souterrain ou le soubassement de ce territoire."
et il ajoutait :
" l'étonnante mauvaise volonté dont font preuve tant de philosophes, authentiques ou non, tient qu'ils se campronnent à cette fiction, et que ces phénomènes présentent justement cet intérêt capital de contraindre qui les considère honnêtement à faire craquer ces cadres. "
Cette remarque me semble aller au coeur du problème. Les raisons techniques, éthiques, épistémologiques, que l'on allègue habituellement pour rejeter la recherche psychique, sont souvent superficielles et dilatoires, et la véritable explication de l'interdit qui pèse encore sur cette dernière est d'ordre philosophique."
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