De l'Imagination
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L'équilibre des sentiments |
Extrait du livre du Docteur Frédérick Bailes, La guérison par la Maîtrise des sentiments, 1957
Imagination et invention
L'imagination est l'outil créateur des
inventeurs.
Ceux-ci ne sont point des rêveurs visionnaires qui se
perdent dans les théories et qui sont dépourvus d'esprit pratique. L'inventeur se sert de son imagination pour dépasser le niveau du
progrès actuel, puis il se sert de ses capacités créatrices pour
former un objet dont le fonctionnement est en avance sur ce qui a été
fait. Semblable à Edison, il se peut qu'il ai à faire des
centaines et des milliers d'expériences avant que son imagination
pratique ne s'accorde à son rêve, mais lorsque la dernière est
couronnée de succès, son imagination triomphe.
L'imagination et les difficultés
Ceux qui capitulent devant les
difficultés manquent d'imagination.
Pour la même raison beaucoup
restent malades alors qu'ils pourraient jouir d'une parfaite santé.
De deux personnes faisant face au même obstacle, l'une fait une
faible tentative pour le franchir puis s'arrête. L'autre dit : « Il
doit y avoir un moyen de franchir, de surmonter ou de renverser cette
barrière. » Pourtant il ne le voit point et la situation lui
semble aussi désespérée qu'à l'autre personne.
Aussi sommes-nous
tous placés à la croisée des chemins : devant nous tous, les mêmes
situations ; cependant il est une différence. Les uns sont trop
indolents ou trop facilement découragés pour faire appel à leur
imagination, les autres agissent.
Jeune homme, l'Amiral Peary rêvait
d'aller au Pôle Nord. Au collège naval ses maîtres disaient :
« C'est impossible.» Pendant sa carrière il en parla
souvent et toujours il reçut la même réponse devant laquelle
chacun s'était incliné. Mais Peary, se détournant des
impossibilités visibles à ses yeux et à ses oreilles, se tourna
vers son imagination et se dit : « Je trouverai un moyen ou
j'en ferai un. » Et cela devint son slogan. Parti pour son
périlleux voyage, perdu, souffrant du froid et de la faim, il
renvoya ses hommes pour avancer seul, les dents serrées, en murmurant
: « Je trouverai un moyen ou j'en ferai un. » Et son
imagination le lui donna.
Un jeune homme fut incarcéré à la
prison de San Quentin. Il ne voulu point se laisser aller à
l'amertume ou à la désespérance. Il occupa son temps à élaborer
une méthode commerciale entièrement nouvelle. Libéré, il ouvrit
un magasin sur des bases qui étaient le produit de son imagination
: il créa ensuite de nombreuses succursales et les vendit à prix
d'or. Cet homme-là était un créateur, un poète, tout aussi bien
que s'il avait peint des fresques. Tous les hommes d'affaires réputés
sont des poètes et des créateurs, ainsi que tous ceux qui sont à
l'avant-garde des masses.
(…)
Répétons-le, l'imagination est la
faculté qui a fait avancer l'homme, qui lui fait gravir des sommets
sans cesse plus élevés. A présent il s'en sert pour se libérer de
la maladie ; nous devons la considérer comme une aide, une amie et
non point comme une entrave, mais il faut la discipliner.
L'imagination doit être cultivée
Le plus grand mal qui puisse atteindre
l'homme c'est la négation de l'imagination.
Chacun de nous la
possède, même celui qui dit : « Oh, moi je n'ai aucune
imagination. » L'imagination est de ces facultés qui
s'atrophie lorsqu'on n'en fait pas usage, et alors elle semble être
inexistante.
Mais si on la réveille, si on la cultive, elle
croît et se développe.
Celui qui cultive son imagination
s'aperçoit qu'elle le sert à merveille et qu'elle lui fournit des
idées créatrices tout à fait inattendues.
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Cultiver son imagination, accueillir l'inattendue |
Goethe disait que celui qui veut
développer en lui-même le sens esthétique, doit accrocher une
belle œuvre d'art sur le mur de son cabinet de travail. Regardant
consciemment et inconsciemment chaque jour sa beauté essentielle, il
s'attirera inévitablement l'essence même de la beauté qu'elle
représente et, en conséquence, sa capacité d'apprécier et
d'estimer l'art et la beauté s'élèvera à un très haut degré.
Cela est également vrai de
l'imagination. L'individu qui cultive la capacité de voir, pas avec
ses yeux mais à travers ses yeux, s'apercevra que ces yeux
intérieurs vont pénétrer le voile épais de la matière qui nous
cache tout des réalités de la vie. Et les choses qui lui
paraissaient imaginaires deviendront pour lui de la plus grande
réalité. C'est alors que la réalité de la vie agira sur lui ; car
nous n'agissons pas sur la vie, c'est elle qui agit sur nous et à
travers nous.
L'imagination doit être disciplinée
Mais le problème se pose du mauvais
usage de l'imagination. La peur qui terrorise l'homme depuis les
temps immémoriaux n'est que le résultat du mauvais usage qu'il fait
de son imagination.
Cette faculté, lorsque l'ont s'en sert mal, peut
construire les images les plus redoutables, les hideuses méfiances,
les jalousies affreuses, les ressentiments dévastateurs et la
débilitante pitié de soi. Tous ces sentiments nous emprisonnent
dans une geôle construite par nos propres pensées et aboutissent à
toutes sortes de maladies.
La médecine psychosomatique a démontré
que souvent l'arthrite chez les gens d'un certain âge est le
résultat d'une amertume ou d'un ressentiment longuement entretenu,
secrètement ou bien ouvertement. Le ressentiment est le fruit d'une
incompréhension de la vie et des forces qui agissent sur nous. Celui
qui comprends la vie sait que rien de ce qu'on lui fait, rien de ce
que l'on dit à son sujet ne peut lui nuire à moins qu'il n'y
consente. De plus il sait que l'être normal, bien équilibré, ne
fait jamais délibérément le mal. Il en conclut donc que celui qui
a tenté de lui faire du mal est déséquilibré.
(…)
Lorsque nous parvenons à voir à
travers nos yeux et non plus seulement avec nos yeux, nous ne voyons plus d'ennemis, nous
percevons leur âme affamée, blessée, se ruant contre nous pour se
soulager de ses peines, et notre compassion efface tout ressentiment.
Le seul mal qu'ils puissent nous infliger est celui que nous créons
en nous-mêmes en nous appesantissant sur l'injustice supposée de
leur attitude à notre égard.
Lorsque nous voyons la vie dans sa
perspective véritable, nous reconnaissons que notre soi-disant
ennemi n'est que le produit de son entourage. Les influences qui
l'ont marqué depuis l'enfance l'ont déformé. Si nous avions grandi
dans la même ambiance, nous serions aussi déformé, aussi odieux
qu'il l'est. Et s'il avait été soumis aux conditions dans
lesquelles nous fûmes élevés, il serait ce que nous sommes
aujourd'hui. De sorte que notre gratitude efface toute velléité de
ressentiment par l'usage constructif que nous faisons de notre
imagination. (...)
L'imagination constructive ou
destructive
(…)
Nous ne sommes point obstinément
dogmatiques, car nous savons que bien des complexités de l'esprit
humain ne sont point encore élucidées, mais nous sommes d'avis que
ces guérisons se produisent parce que notre imagination est celle de
l'Intelligence Infinie. L'univers n'a pas existé éternellement ;
sans doute fut-il une époque où il n'y avait que l'Intelligence.
L'entendement-Dieu imagina un univers et le créa. Puisque toute la
matière de l'univers se résume à une substance unique, il est
raisonnable de penser que cette intelligence est une. S'il en est
ainsi, nous pouvons dire que notre imagination n'est que le courant,
à travers nous, de cette Faculté Infinie qui donna forme à
l'univers. Naturellement elle est modifiée par le véhicule humain au
travers duquel elle agit, mais elle est fondamentalement la même, et
plus nous parviendrons à nous en servir comme l'Infini se sert de
lui-même, plus nous reproduirons fidèlement dans notre corps ses
effets bénéfiques. Dans la mesure où nous nous détacherons de
notre peur pour permettre à notre imagination de retourner à sa
Source, nous trouverons notre guérison.
Certains, ayant compris cela,
abandonneront immédiatement tout aide matérielle. D'autres,
hésitant à prendre une mesure aussi draconienne, continueront de
prendre des médicaments, de se soumettre à un régime ou à un
traitement de chirurgie manipulative. Quel que soit le remède que
nous choisirons, nous nous efforcerons d'élever notre pensée le
plus possible et nous nous servirons de notre imagination pour nous
voir constamment semblable à la source et tels que l'infini nous
voit, parfait et sans aucune faiblesse. De même que la source est
toujours consciente de ses ressources infinies, de même nous saurons
que cette puissance qui nous habite a toutes les ressources
nécessaires pour créer autant de nouvelles cellules saines qu'il en
faut et pour remettre en équilibre parfait chaque partie de notre
corps.
L'homme équilibré a les pieds
solidement plantés sur terre, mais il avance sur le chemin de sa vie
terrestre en suivant les directives spirituelles intérieures, guidé
par son imagination constructive.
Il tire sans cesse des forces du plan
spirituel pour les faire passer dans ses activités terrestres.
Éclairé à présent par l'imagination constructive toute sa vie
prends une nouvelle signification ; le mystère et la superstition
n'y ont plus leur place ; il se trouve sur des fondations solides et
la puissance curative de l'imagination.
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